L’analyse des résultats du deuxième inventaire forestier national (IFN-2) du Burkina Faso, mené sur la période de 2010 à 2015, met en lumière plusieurs enjeux clés pour le pays en matière de gestion de ses ressources forestières et de conservation de l’environnement.
Diversité des ressources forestières : Le Burkina Faso abrite une quantité impressionnante d’arbres vivants, avec un total de 3,001 milliards de pieds d’arbres. Cependant, la densité moyenne de 110 pieds d’arbres par hectare soulève des préoccupations quant à la pression exercée sur les terres forestières. L’enjeu réside dans la nécessité de préserver et de gérer ces ressources de manière durable pour répondre aux besoins actuels et futurs.
Déclin du volume de bois sur pied : Les données révèlent une régression du volume total de bois sur pied de 7,742 millions de mètres cubes par an entre 1980 et 2014. Cela suggère une tendance inquiétante de déforestation et de dégradation des forêts. La préservation de ces ressources forestières est cruciale pour éviter un épuisement des stocks de bois et leurs conséquences sur l’environnement et les communautés.
Rôle des zones les plus boisées : La région la plus boisée du pays, le Sud-Ouest, avec une densité de 197 pieds d’arbres par hectare, ainsi que la province la plus boisée, le Noumbiel, et la commune la plus boisée, Midebdo, jouent un rôle majeur dans la conservation des forêts. La préservation de ces zones clés est essentielle pour maintenir la diversité forestière du Burkina Faso.
Bois de feu potentiel : Les forêts du Burkina Faso fournissent un volume potentiel de bois de feu considérable, atteignant 208,68 millions de mètres cubes. Cependant, l’utilisation du bois de feu est une source de pression sur les ressources forestières. Les enjeux résident dans la gestion durable de cette ressource et la promotion d’alternatives plus durables pour les communautés locales.
Stockage de carbone : Les forêts du Burkina Faso ont un rôle vital dans la capture du carbone, avec un stock total de carbone dans la biomasse aérienne de 371,68 millions de tonnes de carbone. Cela contribue à la lutte contre le changement climatique, mais cela nécessite une gestion forestière qui favorise le maintien de ces stocks.
En conclusion, les résultats de l’IFN-2 révèlent que le Burkina Faso est confronté à des enjeux majeurs en matière de gestion des ressources forestières. La conservation des forêts, la régénération des zones dégradées et la promotion de pratiques durables sont essentielles pour garantir la pérennité des ressources forestières du pays, tout en répondant aux besoins des populations locales. Une gestion appropriée des forêts peut contribuer à la préservation de la biodiversité, à la lutte contre le changement climatique et au développement économique du Burkina Faso.
Emmanuel Diagbouga