La quasi-totalité de l’humanité en ville respire un air dangereux pour la santé. Telle est la conclusion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans une note publiée le 4 avril. L’institution a récemment durci ses critères de qualité de l’air. 99 % des êtres humains habitant en ville sont exposés à des concentrations de particules fines, d’ozone et de dioxyde d’azote supérieures à ses nouvelles recommandations. Ces résultats ont été obtenus grâce à des analyses menées dans 6 000 villes de 117 pays. Ils prouvent, une fois de plus, « l’importance de réduire notre usage de carburants fossiles et de prendre d’autres mesures tangibles pour diminuer la pollution de l’air », insiste l’OMS.
Quelques jours plus tôt, le vendredi 1ᵉʳ avril, l’Agence européenne de l’environnement avait annoncé que 96 % de la population urbaine du continent était exposée à des concentrations malsaines de particules fines. Malgré une légère embellie en 2020, la pollution de l’air reste un « problème de santé publique majeur pour les Européens », notait l’agence.
Le manque d’ambition des gouvernements dans la lutte contre la pollution de l’air est d’autant plus incompréhensible que ses conséquences sont désormais bien connues : comme le rappelle l’OMS, les particules fines peuvent pénétrer profondément dans les poumons et le système sanguin, provoquant des problèmes cardiovasculaire et respiratoire. Elles augmentent également le risque d’accident vasculaire cérébral. Le dioxyde d’azote est quant à lui associé à plusieurs maladies respiratoires, dont l’asthme, et augmente le nombre de visites aux urgences et à l’hôpital. Une mort sur cinq dans le monde serait due à la pollution de l’air, selon une étude de Harvard, de l’University College de Londres et d’autres universités parue en 2021.