Citation du jour: « L’ homme et la nature ne font qu’un. La proteger c’est preserver l’avenir de l’homme « .

Association HCE: Synthèse de la formation de ses membres

Le samedi 21 mai 2022 s’est tenu à Ouagadougou, dans la salle de conférence de l’ONG SOS Sahel Burkina, un atelier de formation des membres de l’association héritiers et continuateurs de l’œuvre de Thomas Sankara pour l’environnement (HCE).

Organisé par l’HCE avec l’appui technique de l’ONG SOS Sahel International Burkina Faso, l’atelier a réuni des participants venus de Ouagadougou et de l’intérieur du pays dont la liste est annexée au présent rapport.

Quatre (04) communications ont été successivement développées au cours de l’atelier.

La première communication sous le thème « vision et actions de Thomas SANKARA dans la protection de l’environnement » a été développée par monsieur Alfred SAWADOGO, Sociologue, Ingénieur de Formation des Jeunes Agriculteurs, Spécialiste des sociétés civiles africaines, ancien Directeur du Bureau de Suivi des ONG, ancien Expert du PNUD et Président du Conseil d’Administration de l’ONG SOS Sahel International Burkina Faso.

Le PCA de SOS Sahel, Monsieur Alfred SAWADOGO

La deuxième thématique portant sur les « engagements des héritiers à poursuivre l’œuvre de Thomas SANKARA pour la sauvegarde de l’environnement », a été déroulée par monsieur Roger BARO, Inspecteur de l’Environnement, Directeur de la Prévention des Pollutions et des Risques Environnementaux, et vice-président COP 5 Minamata

monsieur Roger BARO

 Quant aux troisième et quatrième thèmes portant respectivement sur « la situation de l’environnement au Burkina Faso » et « la récolte, la préparation et conservation des semences forestières », ils ont été brillamment exposés par Dr Sibidou SINA ,ancien Secrétaire général du ministère en charge de l’environnement.

La modération des quatre thématiques a été assurée par monsieur KINDA P. Athanase.

Aussi, faut-il noter qu’après chaque communication, des débats-échanges entre participants et communicateurs étaient ouverts. Ce qui a permis sans nul doute aux participants d’appréhender les éléments et contenus des différentes communications et d’être mieux outillés sur les questions liées à la préservation de l’environnement.

Des communications sur les thèmes sus décrits :

Abordant la première thématique, le PCA Alfred SAWADOGO dès l’entame de son propos a fait un rappel historique de la vision du président Thomas SANAKARA pour la préservation de l’environnement. Plus proche collaborateur du président SANKARA d’avril 1984 à octobre 1987 et ayant lui-même été un témoin et acteur privilégié d’élaboration et de mise en œuvre des actions et projets du président Thomas SANKARA pour la protection de l’environnement, le communicateur a avec précision et dextérité décrit au profit des participants, toutes les actions majeures mises en œuvre par le Président Thomas SANKARA pour un environnement sain et profitable à la population.  Au chapitre de ces actions, il a fait noter pour l’essentiel :

  • les trois luttes : lutte contre la coupe abusive du bois ; lutte contre les feux de brousse et lutte contre la divagation des animaux ;
  • la ceinture Verte appelée aujourd’hui La Grande Muraille Verte ;
  • un village, un Bosquet ;
  • la construction des Barrages et Retenues d’Eau ;
  • la plantation évènementielle d’arbres : consistant à planter un arbre marquant un évènement tel que les mariages, baptêmes, et arrivée d’étrangers.

Toutes ces actions ont connu dans leur majorité un succès et la participation de la population pour leur réalisation y était également remarquable.

Si de tels projet, vision et action dont les bénéfices profitables à la population et à la préservation de l’environnement ne sont plus à démontrer, quelle sera donc la partition des héritiers en vue de perpétrer l’œuvre du président SANKARA pour la préservation de l’environnement ?  

A cette cruciale interrogation, monsieur Roger BARO a excellemment tracé de pertinentes pistes de solutions dans sa communication sur le thème « engagements des héritiers à poursuivre l’œuvre de Thomas SANKARA pour la sauvegarde de l’environnement », objet de la deuxième communication.

En effet, dans son exposé, l’inspecteur de l’environnement, a établi en premier lieu un brainstorming et a décrit en second lieu des engagements fondamentaux qui pourraient servir de boussole aux héritiers et continuateurs de l’œuvre de Thomas SANKARA pour une sauvegarde optimale de l’environnement. Ainsi, le communicateur a établi son brainstorming sur la triptyque domaines-engagements-actions. Les domaines qui constituent le socle sur lequel se définiront les engagements, les engagements qui constituent la vision ou le contrat que les héritiers se fixent pour parvenir à la sauvegarde de l’environnement et les actions qui doivent conduire à l’aboutissement des engagements pris. S’agissant des domaines, ils sont de trois ordres à savoir le Changement climatique, les Pollutions et nuisances et la Politique.

Au titre des engagements, le communicateur a indiqué qu’ils ont pour fondement les trois (3) luttes et l’émergence de nouveaux défis environnementaux. Ces engagements sont relatifs au Reboisement, à la Reforestation, à la Conservation des Eaux et des Sols/Défense Restauration des Sols (CES/DRS), à la Salubrité et au Plaidoyer/mobilisation sociale. Quant aux actions, elles sont étroitement liées aux engagements, autrement dit, les actions sont les processus de mise œuvre des différents engagements.

Pour ce qui concerne le reboisement et la reforestation, le communicateur a recommandé comme action : la plantation périodique d’arbres (commune, ménages, milieu scolaire et universitaire ; la mise en place de bosquets dans les communes ; la participation à la Journée Nationale et au Salon International de l’Arbre ; la lutte contre la divagation des animaux et les feux de brousse et la promotion de l’utilisation des foyers améliorés.

Selon le communicateur, l’élaboration et l’exécution de projets de récupération des terres dégradées demeurent des actions primordiales pour les engagements liés à la CES/DRS. Aussi, la participation à « l’opération Mana Mana, mon acte patriotique pour ma commune », à la distribution d’emballages biodégradables, à l’élimination de décharges sauvages, à l’implantation et à la distribution de poubelles, constituent des actions de mise en œuvre de l’engagement relatif à la salubrité.

Pour la mise en œuvre des engagements en lien avec le plaidoyer/mobilisation sociale, monsieur BARO propose en terme d’actions, l’organisation de campagnes de sensibilisation pour la protection de l’environnement lors des journées officielles, le plaidoyer pour l’adoption de textes règlementaires en faveur de la protection de l’environnement, l’interpellation  sur des situations d’atteintes à l’environnement et enfin, la mise en place de clubs écologiques Thomas SANKARA dans les lycées et collèges.

Après avoir opéré une description exhaustive des engagements et des actions pertinentes pour la préservation de l’environnement, le communicateur a terminé son exposé en exhortant les membres de HCE à avoir comme credo « l’engament et l’action ». Pour lui, seul l’engagement et des actions terrain des membres permettront d’atteindre les objectifs de l’association HCE dont la principale mission est celle de perpétuer l’œuvre de Thomas Sankara pour la sauvegarde de l’environnement.

L’action est l’un des facteurs incontournables pour parvenir à une mise en œuvre réussie des différents engagements pour la sauvegarde de l’environnement. Mais il reste entendu qu’elle ne peut s’opérer sans tenir compte des réalités du terrain. C’est ainsi que, Dr Sibidou SINA, intervenant pour la troisième communication a fait au profit des participants, un diagnostic de la situation de l’environnement au Burkina Faso pour leur permettre d’avoir d’une part, un aperçu de l’état environnemental actuel, et d’autre part, de mieux orienter leurs actions et engagements.

Le communicateur a, dans un premier temps, décrit l’état de la foresterie en s’appesantissant sur les produits forestiers ligneux et non ligneux ainsi que les différents facteurs directs de déforestation et de dégradation des forêts au nombre de six (06) dont l’expansion agricole, l’exploitation de bois énergie, le surpâturage, l’exploitation minière, les feux de brousse et la surexploitation des produits forestiers non ligneux par les mauvaises pratiques de prélèvement ou surexploitation des parties de l’arbre ( feuilles, racines, fleurs) pouvant entrainer dans certains cas la mort des arbres.

Il a ensuite rappelé l’impact de la dégradation de l’environnement sur la santé des populations en indiquant, selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’une centaine de maladies regroupées en six catégories auraient un lien significatif avec l’environnement.

Il s’agit notamment pour la première catégorie, des maladies infectieuses et parasitaires, des infections respiratoires (bronchite, bronchiolite, pneumonie, pharyngites, laryngites, sinusites, etc.), des maladies diarrhéiques, du paludisme et des maladies transmises par les piqûres de moustiques.

La deuxième catégorie est relative aux conditions néonatales et nutritionnelles notamment les risques néonatals comprenant les faibles poids de naissance, la prématurité, le retard de croissance, les infections néonatales et les anomalies congénitales.

Les maladies non transmissibles sont de la troisième catégorie. Plusieurs maladies non transmissibles seraient associées à des facteurs environnementaux (cancers, désordres neurologiques, mentaux et comportementaux, cataracte, surdité, maladies cardiovasculaires, maladie pulmonaire obstructive chronique, asthme, etc.)

Les facteurs de risques pour les maladies non transmissibles dans d’autres domaines mais liés à l’environnement, les blessures non intentionnelles et les blessures intentionnelles, sont respectivement des categories quatre, cinq et six.

Le communicateur, après le diagnostic sur la foresterie, les facteurs de la dégradation et l’impact de la déforestation sur la santé de la population, a fait l’état des réponses aux pressions sur l’environnement. Au titre des réponses apportées, il y a entre autres l’aménagement des forêts naturelles, la recherche sur la dynamique des écosystèmes, le programme du Centre National de Semences Forestières (CNSF), les nouvelles initiatives dans le domaine de la conservation de la diversité biologique avec l’implication plus des ONG et associations, la pratique réussie de la Régénération Naturelle Assistée par plusieurs associations, la promotion d’initiatives de reforestation responsable par l’Etat et des partenaires de la société civile et la promotion de l’économie verte, outil de développement durable.

A l’issue de l’exposé sur la situation de l’environnement au Burkina, le communicateur a abordé la quatrième thématique. Sous le thème « la récolte, la préparation et conservation des semences forestières », Docteur Sibidou SINA, a entretenu les participants sur les récoltes en vue d’évaluation, de conservation et d’utilisation, ainsi que les différentes techniques de préparation et de conservation des semences.

Cette quatrième communication marque un terme aux communications prévues à cet atelier de formation des membres de HCE.

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