Du 23 au 29 avril, Ottawa sera le théâtre d’un rendez-vous crucial pour l’environnement mondial. La quatrième session du Comité intergouvernemental de négociation (CIN-4) se tiendra au Centre Shaw, réunissant des délégués du monde entier dans un effort concerté pour avancer vers un accord mondial visant à combattre la pollution plastique d’ici la fin de 2024.
L’ampleur du défi est indéniable. Chaque année, l’humanité produit 430 millions de tonnes de plastique, dont les deux tiers se retrouvent rapidement sous forme de déchets.En 2019, les plastiques ont généré 1,8 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre, représentant ainsi 3,4 % des émissions mondiales. Cette marée de plastique envahit nos écosystèmes, menaçant la biodiversité et la santé humaine. Une part significative de ces déchets plastiques finit dans la chaîne alimentaire, exposant les consommateurs à des risques sanitaires croissants.
La nécessité d’une action concertée est soulignée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à travers son initiative #BeatPollution. Cette stratégie appelle à une action rapide, à grande échelle et coordonnée pour lutter contre la pollution de l’air, des terres et de l’eau. Elle met en lumière les liens étroits entre la pollution plastique, le changement climatique, la perte de biodiversité et les impacts sur la santé humaine.
Pourtant, malgré les alternatives disponibles, environ 99% des plastiques proviennent de combustibles fossiles. Cette dépendance renforce les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la crise climatique. En 2019, les plastiques ont généré 1,8 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre, représentant 3,4% des émissions mondiales.
La pollution plastique transcende les frontières nationales, posant des risques pour les espèces sauvages et les écosystèmes. Les projections indiquent une augmentation alarmante de la production et des déchets plastiques, avec jusqu’à 37 millions de tonnes de pollution plastique atteignant nos océans chaque année d’ici 2040. Ce fardeau environnemental se traduit également par des coûts économiques massifs, dépassant les 2 mille milliards de dollars annuellement, principalement supportés par les collectivités locales.
Face à cette triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, l’urgence d’une action mondiale coordonnée est indiscutable. Le septième objectif du Cadre mondial pour la biodiversité reconnaît la pollution plastique comme un problème majeur nécessitant une réponse immédiate et concertée.
La tenue de la quatrième session du CIN offre une opportunité unique de faire avancer les discussions et de jeter les bases d’un accord mondial significatif pour lutter contre la pollution plastique. L’enjeu est immense, mais la volonté politique et la mobilisation des parties prenantes peuvent ouvrir la voie à un avenir où les générations futures ne seront pas condamnées à subir les conséquences dévastatrices de notre dépendance au plastique.
En conclusion, la crise de la pollution plastique exige une réponse urgente et coordonnée à l’échelle mondiale. Alors que les délégués se réuniront à Ottawa pour le CIN-4, il est impératif que les nations du monde entier se mobilisent pour adopter des mesures concrètes visant à réduire la production de plastique, à renforcer le recyclage et à protéger nos précieux écosystèmes des ravages de la pollution plastique. L’avenir de notre planète et de ses habitants dépend de notre capacité à agir maintenant.
Emmanuel Diagbouga
