Citation du jour: « L’ homme et la nature ne font qu’un. La proteger c’est preserver l’avenir de l’homme « .

Mieux connaître l’abeille pour la protéger

Mieux connaître une espèce est un premier pas pour l’aimer et mieux la protéger. Dans tous les cas, on protège ce que l’on aime. L’abeille est un insecte social vivant en colonie. La sous espèce Apis melilifera Adansonii, communément appelée abeille domestique est celle rencontrée au Burkina Faso. Elle est de petite taille, jaunâtre et agressive. Reconnaitre la valeur de l’abeille, que lorsque vient le moment d’utiliser son miel serait insuffisant.

L’abeille est un excellent témoin de la qualité de l’environnement dans lequel elle évolue. Elle joue de ce fait  un rôle écologique irremplaçable et est considérée comme un insecte d’utilité publique. Elle contribue à la conservation de la biodiversité et plus particulièrement la phytodiversité, grâce à la pollinisation des plantes à fleurs.

Lophira lanceolata

Rappelons que la biodiversité se mesure à travers le nombre d’espèces végétales et animales différentes, présentes dans une zone donnée. Sans les abeilles, la biodiversité ne serait pas aussi élevée. La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transféré vers le pistil (organe femelle) de la fleur soit par autofécondation, soit par fécondation croisée. La plupart des plantes à fleurs ont besoin d’un intermédiaire pour se reproduire et cette tâche est réalisée majoritairement par les insectes.S’il est vrai que de milliers d’autres insectes jouent un rôle important de pollinisateurs, les pollinisateurs les plus emblématiques et les mieux connus du grand public sont sans doute les abeilles.

En butinant, les abeilles, entrent en contact avec le pollen qui se dépose sur leur corps. Elles transporteront ensuite celui-ci vers une autre fleur. Il s’établi donc un bel exemple de relation de mutualisme (interaction faune – flore) entre les plantes et les abeilles. Sans les abeilles, les plantes à fleurs n’existeraient pas et sans les plantes à fleurs, il n’y aurait pas d’abeilles.

La biodiversité végétale d’une localité sera donc fortement influencé par le nombre et la diversité des pollinisateurs présentent dans cette zone et inversement. Une faible diversité chez les pollinisateurs pourrait impacter ou menacer la pérennité des communautés végétales.

Les abeilles grâce à elles, les arbres ont plus de fruits et donc les récoltes ont de meilleurs rendements. Une très grande majorité des espèces de plantes à fleurs ne produirait sans les animaux pollinisateurs qui assurent le transportent du pollen des anthères aux stigmates des fleurs. De nombreuses espèces et de nombreux processus au sein disparaîtraient sans ce service, Les abeilles sont d’une importance primordiale pour la reproduction de nombreuses cultures. Le rôle de l’abeille est ainsi reconnu dans la contribution à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Une bonne production agricole dépend donc de l’activité des abeilles.

Un tiers de la production de nourriture à l’échelle mondiale dépend directement de l’activité pollinisatrice. Les abeilles favorisent la production agricole qui assure la sécurité alimentaire. A travers leurs produits à haute valeur nutritive (miel et dérivé.), elles assurent la sécurité nutritionnelle de la population.

« L’apiculture contribue à près de 3 milliards à l’économie nationale »

Selon la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, la valeur des services écologiques et économiques fournie par les abeilles serait estimée à cinq cent soixante-dix-sept (577) milliards de dollars. Au Burkina Faso ; cet apport est aussi conséquent. Pour le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutique : «Les abeilles contribuent à l’économie nationale avec près de trois (03) milliards de francs CFA» par an. La filière miel pourrait constituer ainsi, une filière à fort potentiel de création d’emplois au Burkina Faso.

L’api thérapie, traitement utilisant des produits dérivés des abeilles (Miel ; Cire ; Pollen, etc…) est de nos jours recommandé dans le traitement de certaines pathologies. Malgré cette valeur contournable, on assiste impuissamment à un fort déclin des populations d’abeilles depuis quelques années. La disparition des abeilles serait du fait de pressions diverses dont majoritairement anthropique. Parmi les principales menaces pesant sur les abeilles figurent :

  • Les pratiques agricoles,
  • La monoculture,
  • L’utilisation des pesticides,
  • Les modes de cueillette,
  • Le changement d’affectation des terres

Eléments de la chaine alimentaire, les abeilles constituent aussi une source de nourriture pour de nombreuses espèces d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et même de mammifères.

Des conséquences lourdes pèsent sur la reproduction des plantes à fleurs. Elles sont désastreuses pour la pollinisation qui permet, depuis des millions d’années, d’assurer la reproduction de 70 à 80 % des plantes à fleurs dans le monde.

Mesurant l’ampleur de la situation et en vue de susciter une prise de conscience du rôle essentiel que jouent les abeilles et autres pollinisateurs ; l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté le 20 décembre 2017, la résolution portant création de la journée mondiale des abeilles célébré chaque le 20 mai. Ainsi, le 20 mai de chaque année est ainsi célébrée la journée internationale des abeilles. Pour l’occasion, cette année, le thème retenu est : «Volons au secours des abeilles-célébrons la diversité des abeilles et des systèmes apicoles».

La survie de l’humanité dépend de celle des pollinisateurs. Il est donc crucial de surveiller le déclin des abeilles afin de freiner la perte de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes. L’arbre est le premier habitat et la source de nourriture de l’abeille. Plantez des arbres chaque fois que vous le pouvez, participez à la végétalisation grâce à vos jardins où vos cultures hors sol. Bref augmentez les sources de stockage du carbone de l’atmosphère.

Les gaz à effet de serre sont déjà présents ou vont s’accumuler davantage dans l’environnement. Notre objectif actuel, n’est plus d’empêcher le réchauffement global mais de limiter sa rapidité. Chaque action conduite aujourd’hui peut nous aider à y parvenir demain ! Partout où la fragmentation ou la destruction des milieux naturels sont à l’œuvre, on peut réparer. C’est à ce prix que nous parlerions de «  la restauration écologique ».

Raymond GNOUMOU

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