Le discours d’orientation politique du Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo reflète une ambition multidimensionnelle pour le Burkina Faso, où l’environnement occupe une place significative, notamment dans l’objectif de créer un cadre de vie décent et respectueux de l’environnement. Ce point traduit une reconnaissance de l’interdépendance entre l’écologie, le développement durable et la qualité de vie des populations. Toutefois, il est essentiel de l’intégrer comme un levier transversal pour répondre aux autres défis stratégiques.
Les enjeux environnementaux au Burkina Faso sont vastes : désertification, dégradation des terres, gestion des ressources en eau, et pressions exercées par les crises humanitaires et sécuritaires. En intégrant la protection de l’environnement dans sa vision politique, le gouvernement peut s’attaquer à ces défis en renforçant des initiatives telles que la restauration des écosystèmes, l’agroécologie et la gestion durable des ressources naturelles.
La promotion d’un cadre de vie respectueux de l’environnement constitue également un fondement pour atteindre la souveraineté alimentaire et lutter contre les impacts du changement climatique, notamment sur la productivité agricole.
Les opportunités pour le Burkina Faso dans ce domaine sont considérables. La transition écologique peut être une source d’innovation et de croissance économique, notamment par le développement des énergies renouvelables, le recyclage des déchets urbains et la création d’emplois verts.
Le Burkina Faso peut aussi mobiliser des financements internationaux pour les projets environnementaux et renforcer sa coopération régionale dans la lutte contre les crises écologiques transfrontalières, comme la désertification.
Le discours d’orientation politique du Premier ministre ce jour reflète donc une volonté de relier la gestion des ressources naturelles à l’amélioration des conditions de vie des populations burkinabè.
- Opération 4A : une approche intégrée
La poursuite du Plan d’actions pour l’Apurement des forêts, l’Accès à l’eau, l’Assainissement et l’Aménagement paysager (Opération 4A) est un signal fort pour renforcer la résilience face aux changements climatiques. Ce plan vise une gestion intégrée des ressources naturelles pour réduire la dégradation environnementale et améliorer les services écosystémiques, tout en promouvant l’accès aux infrastructures essentielles. - La bataille de l’eau : un enjeu crucial
L’initiative « La bataille de l’eau », axée sur la couverture des besoins en eau et le soutien aux déplacés internes (PDI), met en avant un défi central au Burkina Faso : la gestion durable de l’eau. Cette action, combinée à la réinstallation des populations vulnérables, est cruciale pour répondre aux crises humanitaires tout en limitant la pression sur les ressources hydriques. - Renforcement de la couverture végétale et valorisation des forêts
La poursuite de l’initiative « Bataille pour le renforcement de la couverture végétale » représente une opportunité pour lutter contre la désertification, améliorer la sécurité alimentaire et promouvoir des solutions basées sur la nature. La valorisation durable des forêts et des ressources fauniques pourrait également soutenir des économies locales tout en préservant la biodiversité. - Eradication du péril plastique
L’engagement à éradiquer progressivement le péril plastique est une priorité environnementale. Cela nécessitera des politiques ambitieuses pour promouvoir les alternatives aux plastiques à usage unique, développer des systèmes efficaces de gestion des déchets et sensibiliser les citoyens.
En combinant ces initiatives, le Burkina Faso pourrait relever les défis environnementaux tout en générant des opportunités économiques et sociales durables.
Emmanuel Diagbouga