Chaque 22 mars, le monde célèbre la Journée Mondiale de l’Eau, un événement crucial pour sensibiliser et mobiliser autour des défis liés à cette ressource vitale. Cette année, le thème choisi est « L’eau pour la paix », une problématique d’une pertinence saisissante alors que l’eau, loin d’être uniquement source de vie, peut également être une cause de conflits.
Lorsque l’eau devient rare, polluée ou inégalement distribuée, les tensions surgissent entre les populations et même entre les nations. Selon l’OMS et l’UNICEF (2023), environ 2,2 milliards de personnes dans le monde vivent encore sans accès à une eau potable gérée de manière sûre, exposant ainsi des millions de vies à des risques sanitaires considérables. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2022) rapporte que près de la moitié de la population mondiale fait face à une pénurie d’eau sévère pendant au moins une partie de l’année.
Ces problèmes ne sont pas uniquement des abstractions globales. Ils se matérialisent de manière concrète dans des régions du Burkina Faso, où la crise sécuritaire a engendré des déplacements de population. La situation des personnes déplacées internes (PDI) est devenue quelque peu préoccupante graduellement, avec des besoins en eau devenus urgents. La pression sur les points d’eau existants, déjà précaires avant la crise, a considérablement augmenté avec l’afflux des personnes déplacées.
De plus, le changement climatique aggrave la situation en affectant négativement les ressources en eau. Les projections climatiques indiquent, pour le Burkina Faso, une augmentation des températures et une baisse des précipitations, ce qui peut accroître les tensions pour l’accès aux ressources hydriques.
Face à cette situation urgente, une réponse immédiate est nécessaire pour garantir l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène pour les personnes déplacées internes et la population en général. Cela ne concerne pas seulement la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), mais aussi les priorités nationales en matière d’eau et d’assainissement. Des mesures concertées, à la fois sur le plan local et international, sont indispensables pour transformer l’eau, potentiellement source de conflits, en un vecteur de paix et de développement durable. En cette Journée Mondiale de l’Eau, rappelons-nous que la paix et la prospérité dépendent, en grande partie, de notre capacité à gérer cette précieuse ressource de manière équitable et durable.
Emmanuel Diagbouga
