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Le Burkina Faso en route vers 2050 : une stratégie ambitieuse pour un développement à faibles émissions de carbone

Le Burkina Faso se positionne parmi les nations africaines engagées dans la lutte contre les changements climatiques avec la formulation de sa stratégie de développement à long terme et à faibles émissions de gaz à effet de serre (LT-LED), dénommée Vision 2050. En conformité avec l’article 4 de l’Accord de Paris, ce plan stratégique vise à aligner le développement économique du pays sur ses engagements climatiques internationaux. À travers cette stratégie, le Burkina Faso trace une voie vers un avenir durable, tout en répondant aux besoins de développement de sa population.

La Vision 2050 se veut une feuille de route complète pour guider les interventions de tous les secteurs économiques du pays. Soutenue par le Global Green Growth Institute (GGGI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cette stratégie ambitionne de rendre le développement du Burkina Faso compatible avec les exigences de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Elle sert ainsi de référence pour les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) révisées et successives, un outil fondamental dans la mise en œuvre des engagements climatiques pris dans le cadre de l’Accord de Paris.

Concrètement, le document Vision 2050 vise à réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant une croissance économique inclusive et résiliente. Les secteurs clés de l’économie, tels que l’agriculture, l’industrie, l’énergie et les infrastructures, sont appelés à adapter leurs stratégies pour contribuer à cette réduction.

Le Burkina Faso, pays sahélien fortement touché par les effets du changement climatique, fait face à un défi de taille. Avec une population en croissance rapide, aujourd’hui estimée à plus de 22 millions d’habitants, et une économie encore largement dépendante de l’agriculture pluviale, les enjeux sont majeurs. Les projections climatiques montrent une augmentation des températures de 1,5 à 2,5°C d’ici 2050, ce qui pourrait exacerber la désertification et les crises alimentaires.

En 2019, les émissions de CO₂ par habitant au Burkina Faso étaient d’environ 0,2 tonne, bien en deçà de la moyenne mondiale de 4,7 tonnes. Cependant, avec l’industrialisation et la croissance urbaine en cours, ces émissions pourraient croître rapidement si des mesures de réduction ne sont pas prises.

La Vision 2050 ne se limite pas à un simple objectif de réduction des émissions. Elle ouvre également la voie à des opportunités de développement durable. Selon le document stratégique, l’adoption de solutions énergétiques renouvelables, la modernisation des infrastructures et la gestion durable des ressources naturelles pourraient créer de nouveaux emplois « verts » et améliorer les conditions de vie, notamment dans les zones rurales.

À titre d’exemple, la promotion de l’énergie solaire, dont le Burkina Faso a un potentiel énorme, pourrait permettre de répondre à une demande croissante en électricité tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. Le pays reçoit en moyenne plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, un atout majeur pour l’essor des énergies renouvelables.

La mise en œuvre de cette stratégie nécessite une coopération étroite entre les pouvoirs publics, le secteur privé et la communauté internationale. Le Burkina Faso aura besoin d’investissements importants pour financer les infrastructures nécessaires à la transition vers une économie verte. Selon les premières estimations, près de 20 milliards de dollars seront nécessaires d’ici 2050 pour soutenir cette transition.

Le succès de la Vision 2050 dépendra également de la capacité du pays à attirer des financements climatiques, à renforcer les capacités institutionnelles et à sensibiliser la population sur l’importance des actions en faveur du climat.

Avec la Vision 2050, le Burkina Faso s’engage résolument dans une trajectoire de développement durable à faibles émissions de carbone. Ce défi est immense, mais il offre également des perspectives prometteuses pour un avenir plus résilient et inclusif. À travers cette stratégie, le pays pourrait non seulement atténuer les impacts des changements climatiques, mais aussi transformer ses structures économiques pour un développement plus respectueux de l’environnement et plus bénéfique pour sa population.

Alors que la date butoir de 2050 se rapproche, l’efficacité des actions entreprises dès maintenant déterminera la capacité du Burkina Faso à atteindre ses objectifs climatiques et à offrir à sa population un avenir viable et prospère.

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