Dans une tournure inquiétante des événements, la COP28, consacrée à la délicate question de la sortie des énergies fossiles, se voit envahie par une présence record de lobbyistes, révélant une influence sans précédent des principaux pollueurs climatiques de la planète. Avec un nombre alarmant de 2 456 représentants des combustibles fossiles présents à la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques aux Émirats arabes unis, cette situation contraste nettement avec les 636 lobbyistes présents à la COP27 de l’année précédente à Charm el-Cheikh, en Égypte.
La coalition Kick Big Polluters Out a publié une analyse alarmante des participants à cette COP, soulignant le poids disproportionné des lobbyistes des énergies fossiles. Joseph Sikulu, directeur général du groupe environnemental 350.org pour le Pacifique, s’exprime avec préoccupation : « Le grand nombre de lobbyistes des énergies fossiles participant aux négociations sur le climat et qui pourraient déterminer notre avenir est injustifiable. Nous venons ici pour lutter pour notre survie, et quelle chance avons-nous si nos voix sont étouffées par l’influence des grands pollueurs ? »
Cette inquiétude est exacerbée par la polémique entourant la désignation de Sultan al-Jaber comme président de la COP28, alors qu’il occupe simultanément le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis (ADNOC). Cette situation soulève des interrogations sur la neutralité de la présidence et son impact potentiel sur les discussions cruciales.
La constante menace que représentent les lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l’ONU a historiquement entravé les résultats des conférences sur le climat. Dans ce contexte, la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius devient impérative. Atteindre cet objectif crucial exigera des réductions significatives des émissions, ainsi qu’une approche pragmatique, pratique et réaliste de la transition énergétique. Les enjeux sont immenses, et la communauté internationale doit faire preuve de résilience face à l’influence démesurée des lobbyistes des combustibles fossiles pour assurer un avenir durable pour notre planète.
Emmanuel Diagbouga