Un projet à l’impact contesté
L’East African Crude Oil Pipeline (EACOP), porté par TotalEnergies et ses partenaires, est au cœur d’un débat houleux mêlant enjeux économiques, environnementaux et droits humains. Long de plus de 1 400 kilomètres, ce pipeline doit relier les champs pétroliers ougandais au port de Tanga, en Tanzanie. Selon ses promoteurs, il s’agit d’un projet stratégique pour le développement énergétique et économique de l’Afrique de l’Est. Toutefois, pour les défenseurs de l’environnement et des droits de l’homme, ce projet constitue une menace pour les écosystèmes locaux, les communautés riveraines et les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
Une opposition réprimée
Depuis l’annonce du projet, une coalition d’activistes locaux, de journalistes et de défenseurs des droits humains s’est formée pour dénoncer ses dérives. Leur message est clair : EACOP menace des milliers de personnes par des déplacements forcés, risque de polluer des zones fragiles, et pourrait émettre jusqu’à 34 millions de tonnes de CO₂ par an, aggravant ainsi la crise climatique mondiale.
Cependant, leur opposition a un prix. Les témoignages abondent de harcèlements, d’intimidations et même d’agressions physiques subies par ces militants. Des journalistes enquêtant sur les impacts du projet rapportent des menaces directes visant à les dissuader de publier leurs découvertes. Les organisations locales de défense des droits humains dénoncent un rétrécissement de l’espace civique, où critiquer le projet peut entraîner des représailles judiciaires ou extra-judiciaires.
Le rôle crucial de la solidarité internationale
Dans ce contexte, la solidarité internationale est indispensable. Soutenir ces acteurs locaux ne consiste pas seulement à faire des dons ou signer des pétitions, mais aussi à amplifier leurs voix. La pétition mondiale demandant à TotalEnergies de renoncer à EACOP a déjà recueilli plus d’un million de signatures, un signal fort pour son PDG, Patrick Pouyanné, et ses investisseurs.
Les pressions économiques et politiques croissent également. Plusieurs banques internationales et compagnies d’assurance ont refusé de financer le projet en raison de ses impacts écologiques et sociaux. Cependant, ces initiatives restent insuffisantes face aux moyens déployés pour sa réalisation.
Pourquoi agir maintenant ?
Si EACOP venait à se concrétiser, les conséquences seraient irréversibles :
1. Dégradation de l’environnement : le pipeline traverserait des écosystèmes uniques, menaçant des espèces animales et végétales en danger.
2. Impact sur les communautés locales : des milliers de familles pourraient perdre leurs terres, leur source de revenu et leur accès à des ressources vitales comme l’eau potable.
3. Accélération du changement climatique : en augmentant la production et la consommation de pétrole, EACOP va à l’encontre des engagements pris dans l’Accord de Paris.
Un appel à l’action
Il est impératif de soutenir les activistes et journalistes qui risquent leur vie pour défendre notre avenir commun. Chaque don, chaque signature et chaque partage est une pierre posée contre ce projet destructeur. Nous avons la responsabilité de garantir leur sécurité, de promouvoir leur travail et de repousser les tentatives visant à les réduire au silence.
Mouvement Écologique du Burkina (MEcB)