Entre 2012 et 2022, près de 2 000 défenseurs de la terre et de l’environnement ont perdu la vie pour leurs efforts visant à protéger la planète, selon un rapport publié par Global Witness. En 2022 seulement, 177 activistes ont été tués, soit une personne tous les deux jours. Ces chiffres alarmants mettent en lumière les dangers croissants auxquels ces défenseurs sont confrontés, souvent en raison de leurs actions pour préserver les écosystèmes et lutter contre les injustices environnementales.
La majorité des meurtres (88 %) ont eu lieu en Amérique latine, une région où les communautés indigènes, représentant environ 5 % de la population mondiale, sont disproportionnellement touchées. En 2022, elles ont été victimes de plus d’un tiers des meurtres recensés. La Colombie, particulièrement meurtrière, a enregistré 60 décès cette année-là, soit plus d’un tiers des attaques globales. Ces violences, exacerbées par l’exploitation illégale des ressources naturelles et les activités des entreprises, témoignent d’un niveau d’impunité préoccupant.
Outre les meurtres, les défenseurs subissent des intimidations, des harcèlements et une criminalisation croissante. Les lois censées les protéger sont parfois détournées pour les réduire au silence, illustrant un schéma inquiétant de répression mondiale.
Recommandations pour garantir la sécurité des défenseurs de l’environnement
Face à ces violences, Global Witness et ses partenaires appellent à des mesures urgentes :
1. Adoption de lois de protection renforcées : Les gouvernements doivent reconnaître légalement le rôle des défenseurs et criminaliser toutes formes de violence contre eux.
2. Lutte contre l’impunité : Mettre en place des enquêtes systématiques et des sanctions pour les auteurs d’attaques, en collaboration avec des organismes internationaux.
3. Protection des communautés indigènes : Garantir leurs droits fonciers et renforcer les protections contre l’exploitation illégale de leurs territoires.
4. Responsabilité des entreprises : Contraindre les multinationales à surveiller leurs chaînes d’approvisionnement et à respecter les droits humains.
5. Soutien international accru : Mobiliser des fonds pour protéger les activistes et financer des refuges, ainsi qu’un appui juridique.
6. Education et sensibilisation : Informer les populations sur l’importance des défenseurs et promouvoir la solidarité à leur égard.
Ces recommandations, si elles sont mises en œuvre, permettraient de protéger ces acteurs essentiels dans la lutte contre la crise climatique et la déforestation. La communauté internationale doit agir rapidement pour éviter d’autres pertes humaines et préserver les écosystèmes les plus précieux de notre planète.
Emmanuel DIAGBOUGA