Face aux difficultés liées à la gestion du foncier au Burkina Faso en particulier et en Afrique de l’Ouest en général, des experts ont décidé de porter la réflexion autour de la problématique en vue de trouver des solutions efficaces et durables. Ils tiennent à cet effet un symposium international à Manga dans la région du Centre-sud, les 15, 16 et 17 janvier 2025. La gouverneure du Centre-sud, Yvette Nacoulma a présidé l’ouverture des travaux de cette rencontre sur la sécurisation foncière en Afrique de l’Ouest.
Le Centre universitaire de Manga (CUM) est l’organisateur de ce symposium international de trois jours dont le centre d’intérêt est la gestion efficace et durable du foncier en Afrique de l’Ouest.
Une trentaine de personnes provenant d’universités et de centres de recherche de l’Afrique de l’Ouest, de services techniques de l’administration publique, des organisations non gouvernementales et de cabinets de conseils vont animer les travaux prévus durant les trois jours d’activités. Concrètement, selon le comité d’organisation, de communications, des tables rondes, une session méthodologique et des échanges en présentiel et distanciel aussi bien en français qu’en anglais sont au programme de cette rencontre scientifique. Les réflexions porteront essentiellement sur quatre axes thématiques qui sont la phénoménologie de la sécurisation foncière en Afrique, le genre et la sécurisation foncière, l’aménagement du territoire et dépossession foncière et la construction et la déconstruction de la propriété foncière.
La gouverneure du Centre-sud, Yvette Nacoulma, qui a présidé la cérémonie d’ouverture a rappelé que La sécurisation foncière constitue « à n’en point douter, un enjeu foncier majeur important qui a des effets sur la cohésion sociale et le mieux vivre-ensemble ». Citant les données de l’annuaire statistique du ministère en charge de l’Administration du territoire, elle a indiqué que 1204 conflits de tous genres ont été enregistrés en 2022 au Burkina Faso dont 819 soit 68,02 % sont liés à la question foncière. Et pour le cas de la région du Centre-sud particulièrement, sur un total de 184 conflits enregistrés en 2023, 138 soit 70% de ces conflits sont liés au foncier, a-t-elle précisé.

C’est pourquoi, elle a félicité le CUM pour avoir inscrit la thématique au menu du symposium. A écouter la chargée de mission du CUM, docteure Suzanne Yaméogo, l’objectif de cette plateforme d’échanges et de réflexion qui s’inscrit dans la lignée des réflexions antérieures sur la question foncière est de trouver des solutions adéquates et durables qui puisse éclairer davantage les prises de décisions publiques sur la thématique.

Pour s’assurer de pouvoir engranger des résultats probants à cet effet, la docteure Aïda Sanogo, enseignante-chercheure au CUM et par ailleurs membre du comité d’organisation, a souligné que le symposium s’est voulu plus « inclusif ». La particularité de cette rencontre scientifique, a-t-elle soutenu, est d’avoir « volontairement et intentionnellement opter pour une posture d’inclusion » en associant à la réflexion des experts d’autres acteurs impliqués dans la gestion du foncier.

Docteur Rodrigue Hilou, enseignant chercheur au CUM et également membre du comité d’organisation a noté que la tenue du symposium est une opportunité en ce sens qu’elle constitue un cadre de propositions d’actions concrètes à l’endroit des autorités et les décideurs. « Les perspectives qui seront dégagées sont des ouvertures pour les politiques pour pouvoir mieux organiser nos politiques foncières en Afrique de l’ouest », a-t-il dit.

Estimant que la réflexion et la production de la connaissance sur le sujet sont plus l’apanage des chercheurs que leurs applications, docteur Rodrigue Hilou a souhaité que les décideurs et les politiques puissent s’inspirer aussi des résultats des réflexions du symposium pour une meilleure gestion, efficace et durable, du foncier en Afrique de l’Ouest.


Les travaux du symposium vont s’étaler sur trois jours
La rédaction