Ouagadougou, 15 mai 2025 – Instituée pour célébrer l’identité culturelle et les valeurs endogènes du Burkina Faso, la Journée nationale des coutumes et traditions, au-delà de sa portée symbolique, s’impose progressivement comme un moment clé de sensibilisation et de mobilisation pour des causes transversales, notamment la protection de l’environnement. À l’heure où les défis écologiques deviennent de plus en plus urgents, les pratiques traditionnelles offrent des solutions locales, durables et porteuses de sens.
Des savoirs ancestraux au service de la nature
Les communautés rurales du Burkina Faso ont longtemps développé des mécanismes de gestion des ressources naturelles en harmonie avec leur environnement. Les interdits, les totems, les bois sacrés, les périodes de jachère et les rites saisonniers sont autant de formes de régulation écologique intégrées dans la vie quotidienne. Ces pratiques coutumières, bien que parfois ignorées ou marginalisées, ont contribué pendant des siècles à préserver la biodiversité, à réguler l’exploitation des ressources et à maintenir un équilibre entre l’homme et la nature.
Un dialogue entre tradition et modernité
La célébration de la Journée nationale des coutumes et traditions offre une tribune unique pour réconcilier ces pratiques anciennes avec les approches modernes de gestion environnementale. En valorisant les savoirs locaux, en impliquant les chefs coutumiers et les sages dans les efforts de sensibilisation, et en intégrant les pratiques traditionnelles dans les programmes d’éducation environnementale, le Burkina Faso peut bâtir une approche plus inclusive et culturellement enracinée du développement durable.
Un potentiel pour renforcer la résilience communautaire
Dans un contexte marqué par la désertification, les changements climatiques et la dégradation des terres, les traditions locales peuvent renforcer la résilience des communautés. Les cérémonies coutumières de reboisement, les calendriers agricoles traditionnels basés sur les cycles naturels, ou encore les règles de partage équitable de l’eau sont des ressources précieuses à valoriser dans les stratégies d’adaptation aux crises environnementales.
Un appel à l’action collective
Cette journée devrait inciter à une réflexion collective sur la place des coutumes dans les politiques publiques environnementales. Les décideurs, les ONG, les chercheurs et les citoyens ont l’opportunité de bâtir des ponts entre science et tradition, pour faire émerger un modèle de gouvernance environnementale fondé sur les réalités culturelles du pays.
La Journée nationale des coutumes et traditions n’est pas seulement une célébration du passé ; elle est une fenêtre sur l’avenir. En intégrant pleinement les valeurs et pratiques traditionnelles dans les efforts de préservation de l’environnement, le Burkina Faso peut inventer un modèle de développement durable à la fois authentique, résilient et profondément enraciné dans son identité. C’est à cette condition que la richesse de notre patrimoine culturel pourra devenir un moteur de transformation écologique.
Emmanuel diagbouga